Page:Journal d'un voyage de Genève à Paris en 1791.djvu/50

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plus loin, nous le trouvâmes assez bon auprès d’un poële ; et après une courte conversation, notre quatuor se sépara.

En entrant dans ma chambre, je vis l’horizon en feu, et un bruit épouvantable frappa mes oreilles. Que vois-je là, demandai-je à la soubrette qui portait la bassinoire, le village est en flammes ? Oh ! que non, me répondit-elle, c’est une forge. Je n’en avais pas vu jusqu’à ce moment, et je vous avoue que de la manière dont celle-ci me fut présentée, je crois à l’extrême violence du feu que l’on emploie pour réduire en fusion la mine de fer ; j’ai même eu en petit l’image d’un volcan au milieu de la nuit la plus noire.

La fatigue, l’ennui, le froid, un mal-aise insupportable que m’avait procuré cette manière de vivre, et les marches forcées que j’avais faites dans la neige, ne m’empêchèrent pas de prendre un moment pour écrire quelques