Page:Journal d'un voyage de Genève à Paris en 1791.djvu/51

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lignes brûlantes à mon amie ; Je lui souhaitai le bon soir et m’endormis en pensant à elle.

Jeudi.

Il est une heure du matin, et nous avons fait une demi-lieue de chemin ; je reposais depuis fort long-temps, lorsqu’en entrant dans la jolie ville de Poligni, le bruit affreux que faisaient la diligence et le chariot des bagages en roulant sur un pavé nettoyé par la pluie, dans une rue étroite, dont l’écho des maisons quadruplait le bruit, me reveillèrent. Les trois postillons, animés par ce tintamarre, font claquer leurs fouets de la manière la plus bruyante ; les chiens se réveillent et aboient de tous côtés ; le grondeur Bibiou saute du cabriolet à terre et augmente le vacarme par ses cris et par le mouvement de ses clochettes. Je suis convaincu que