Page:Journal d'un voyage de Genève à Paris en 1791.djvu/87

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homme, qui jusqu’à ce jour a été le seul qui ait suivi la nature dans ses plus minutieux détails, qui dans le plus brillant style nous l’a décrite comme il la voyait, qui a enrichi le plus beau des cabinets du monde de mille morceaux les plus rares et les plus précieux ; cet homme, dis-je, au-dessus de son siècle par ses connaissances en histoire naturelle, était un mauvais voisin, un méchant seigneur.

Il est peu de personnes à Montbart à qui je me sois adressé qui ne se plaignent de lui. Une jeune Dame en particulier possédait une cour auprès des possessions de M. de Buffon, qu’elle a été contrainte de lui céder ; comme elle avait quelque peine à se résoudre à se défaire d’un bien qui appartenait dès long temps à sa famille, il la fit venir chez lui : ma fille, lui dit-il, je veux acheter votre cour, je vous donne deux jours pour faire