Page:Journal d’un bourgeois de Paris 1405-1449.djvu/13

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de La Barre ; en effet, plusieurs des leçons défectueuses données par le premier éditeur du Journal appartiennent à ce manuscrit et ne se retrouvent ni dans le manuscrit de Paris dont nous parlerons plus loin, ni dans le manuscrit de Rome.

Voici quelques exemples qui permettront de se rendre compte de l’analogie existant entre l’édition de La Barre et le manuscrit en question :

La Barre, p. 91 : et d’une celle aspre gelée, leçon fautive du manuscrit 10,145, tandis que la bonne leçon est : et dura celle aspre gelée.

P. 92 : grant contencion, leçon du manuscrit 10,145, lisez grant tençon.

P. 94 : Or bien quel dommage, leçon du manuscrit 10,145, la vraie leçon est : Or voyez quel dommage.

P. 105 : ces larrons reposoient, leçon du manuscrit 10,145, au lieu de reperoient.

P. 125 : plus ne jetassent, version du manuscrit 10,145, lisez ne gastassent.

P. 130 : et ne trouvoient ne femme ne enfant qu’ils ne prinssent, leçon du manuscrit 10,145, la bonne leçon est n’esparnoient.

P. 174 : tumberel à voire la journée, suivant le manuscrit 10,145, tandis qu’il faut lire tumberel à boue.

P. 181 : Apres eux ne venoit rien ne que après feu, version du manuscrit 10,145, vraie leçon : ne demouroit.

P. 186 : le roy de France estoit le droit ourine aux larrons, d’après le manuscrit 10,145, lisez droit ourme.

Comme le montre cet examen comparatif, une certaine conformité paraît exister entre le texte de La Barre et celui du manuscrit 10,145, et elle est assez grande pour que l’on puisse rattacher l’édition de La Barre à ce manuscrit.

Afin de déterminer la date de la transcription représentée par le no 10,145, nous remarquons que la même main qui a copié ce manuscrit du Journal a également pris soin de reproduire, très vraisemblablement à la même époque, les vers qui figurent en tête du manuscrit de Rome sous le titre de Bataille du Liège ; cette copie forme une plaquette conservée sous le no 10,154 du fonds français. À la fin de ce petit volume on lit la note suivante :

Ces vers sont tirés d’un manuscript qui a pour titre : Bataille du Liège, cotté 813,769, ce manuscript a appartenu à Jehan Maciot, ensuite à la reine de Suède, et enfin est dans la bibliothèque Vaticane.

Cette note ne peut s’appliquer qu’au Journal parisien précédé, ainsi que nous le verrons, de poésies qui répondent bien au titre en question, et terminé par la signature de ce Maciot, visé dans la note ci-dessus.

Il semblerait résulter de cet ensemble de faits que la copie du Journal et celle des pièces de vers initiales, constituant les no 10,145