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JOURNAL DE GOUVERNEUR MORRIS

et, après quelques mots, je prends de nouveau congé, mais elle me demande en anglais de rester. L’évêque arrive ; je lui reparle de l’ambassade de Vienne, en lui indiquant le moyen de réussir. Je lui dis qu’en ce moment il est également dangereux de faire, ou non, partie de l’Assemblée ; une ambassade à l’étranger est le seul moyen pour lui de rester en évidence, et, s’il peut devenir l’homme de confiance de la reine et de l’empereur, il sera sur la grand’route des grandeurs, dès que les circonstances s’y prêteront. Je reste quelques minutes après lui, puis sors.


8 décembre. — Je reçois aujourd’hui, par la malle anglaise, une lettre qui me presse de partir pour Londres. Je vais au Louvre, selon ma promesse, et trouve Mme de Flahaut au lit ; elle écrit à monseigneur. Le soir je vais au Palais-Royal où j’assiste à la lecture d’une tragédie écrite par M. de Sabran à quatorze ans. Elle est très bien écrite, mais Mme de Flahaut m’appelle avant la fin. Je retourne souper au Louvre. Je prête à Mme de Flahaut 1,200 francs de papier pour racheter une somme égale d’or qu’elle a engagée. Je ne compte pas être remboursé.


9 décembre. — Je pars pour Londres.