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JOURNAL DE GOUVERNEUR MORRIS.

18 août. — M. Brémond vient comme d’habitude, et je fais à mon tableau financier de nouvelles corrections, dont l’effet sera, je crois, considérable. Quand je vais chez M. de Montmorin, il commet l’imprudence de quitter un cercle d’ambassadeurs pour venir à moi, et me donner rendez-vous pour demain. Il dit qu’il a demandé à Pellier de rassembler tous les traits populaires de la conduite du roi depuis qu’il est sur le trône, et de les mettre dans son discours. C’est un tort, et je le lui laisse entendre, mais sa sotte vanité aura probablement le dernier mot. Après le dîner, nous examinons le rapport de M. de Beaumetz sur la manière de présenter la Constitution au roi. Je leur demande, mais en vain, d’étudier l’importante question de la conduite que devra adopter le roi. Je pense que les mesures faibles seront probablement adoptées.


20 août. — M. Brémond discute aujourd’hui avec moi cette question : Quel régime convient aux relations de la France avec ses colonies, et quelles relations peut-elle leur permettre avec des étrangers, particulièrement avec les États-Unis ? Étant d’accord là-dessus, nous examinons ensuite les moyens d’atteindre notre but, et nous fixons notre plan d’opération, qui réussira probablement. Il doit préparer un mémoire qu’il me montrera, et dans l’intervalle fera adopter une résolution demandant aux Comités colonial, d’agriculture, de commerce et fiscal, un rapport sur les pouvoirs à donner aux commissaires partant pour Saint-Domingue. Il faudra d’une façon générale que pouvoir soit donné aux commissaires de consulter les assemblées coloniales, et de s’entendre avec elles pour un projet d’union et de règlements commerciaux, qui serviront de base aux délibérations futures. Puis ces commissaires feront le reste. Après avoir décidé ce plan, je lui parle d’affaires particulières, et, comme elles sont de son goût, il fera naturellement tous ses efforts pour les faire réussir. Il a noté quel-