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JOURNAL DE GOUVERNEUR MORRIS.

une copie. Il ajoute que le roi de Prusse fournira de l’argent pour aider à remettre en place les finances du pays. Il me raconte ce qui s’est passé avec Sa Majesté Prussienne à ce sujet ; elle avait l’intention de se mettre à la tête de ses armées pour rétablir la monarchie française. Il me communique un certain nombre de questions qu’il a déjà posées à plusieurs personnes au sujet des finances ; l’opinion générale est que personne dans le pays n’est capable de diriger les finances, car il n’y a personne réunissant la connaissance des affaires financières à celle des affaires de l’État. Il raconte ce qui s’est passé entre le roi de Prusse et l’empereur à Pilnitz, d’après le récit du roi. Léopold commença à barguigner, mais le roi lui dit de suite que, quelle que fût la différence de leurs États, il enverrait des forces égales à celles de l’empereur, ce qui étonna ce dernier. Je lui donne une foule d’indications et les grandes lignes d’un plan financier pour ce pays ; il me demande de les mettre par écrit. Je lui dis qu’une bonne constitution en est la condition première, que c’est le moment d’en faire une, de façon à obtenir le consentement du roi, et je lui soumets quelques idées à ce sujet. Je lui dis qu’actuellement mon plan est de conseiller M. de Montmorin de rester en place, jusqu’à ce que lui, Moustier, puisse convenablement être admis, et obtenir la présidence du conseil ; que le roi doit presser M. de Montmorin de rester, en posant comme conditions le départ de Duportail ; de cette façon, si l’on peut décider Duportail, il se trouvera une majorité dans le conseil. Je dois insister près de M. de Montmorin pour l’adoption de ce plan, et Moustier de son côté insistera, près de la cour. Je dine chez Mme de Staël, et j’y parle trop contre la Constitution ; c’est elle qui m’y a provoqué en cherchant des louanges pour son père. Je n’ai pas mordu à l’appât.


22 octobre. — Dîner chez M. de Montmorin. Avant le