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JOURNAL DE GOUVERNEUR MORRIS.

dit-on, entre Dumouriez et le duc de Brunswick. Nous serons fixés plus tard sur ce point. L’inertie de l’ennemi est si extraordinaire qu’il doit y avoir une raison inconnue. Les forces qui lui sont opposées avouent elles-mêmes leur infériorité, et il serait extraordinaire que dans ces circonstances de grandes manœuvres fussent nécessaires.


14 septembre. — Aucune nouvelle des armées ne nous est parvenue aujourd’hui, excepté la confirmation de la levée du camp de Maulde, avec certains détails qui montrent que les Français ont éprouvé certains revers de ce côté-là. Certaines personnes se sont amusées aujourd’hui à arracher les boucles d’oreilles aux oreilles des autres, et à voler leurs montres. L’on dit que quelques-uns de ces voleurs ont été mis à mort.


17 septembre. — Aujourd’hui, les comptes rendus de l’armée nous apprennent que Dumouriez a été battu ou à peu près.


18 septembre. — D’après les rapports officiels, Paris court les plus grands dangers par suite de ses dissensions intestines. Les factions s’enhardissent de plus en plus. Partout l’on n’aperçoit que la confusion et l’autorité nulle part. Il me revient de différents côtés que la faction brissotine veut me nuire, si elle le peut.


21 septembre. — Rien de nouveau aujourd’hui, sinon que la Convention s’est réunie et a déclaré qu’il n’y aurait plus de roi en France. On apprend que l’armée prussienne est en marche sur Reims, après un long combat avec la tête de l’armée de Dumouriez, sous les ordres de Kellermann, dans le but de l’amuser, à ce que je suppose.


26 septembre. — On me dit que le roi de Prusse a fait