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JOURNAL DE GOUVERNEUR MORRIS.

des ouvertures pour s’entendre avec l’Assemblée. Je suppose que c’est là une ruse de guerre. La nouvelle vient que Montesquiou est entré en Savoie, et qu’il emporte tout devant lui.


30 septembre. — Rien d’extraordinaire aujourd’hui, à part la confirmation de la nouvelle que le roi de Prusse désire traiter ; je refuse d’y croire.


2 octobre. — Nous apprenons aujourd’hui que l’armée prussienne bat en retraite. Cela me paraît extraordinaire. L’on dit qu’elle est décimée par la maladie.


3 octobre. — Je reçois ce matin des détails sur la retraite des Prussiens. De nombreux cas de maladie et la politique astucieuse de l’Autriche en sont la cause. Cette retraite ouvre le champ à une longue guerre, si les alliés persistent dans leur plan, à moins que la légèreté naturelle des Français ne les pousse à abandonner leur jeune république au berceau. Il y a tout lieu de redouter une famine. On apprend que le général Custine s’est emparé de Spire et a fait trois mille prisonniers de guerre. Dumouriez paraît se réjouir de façon extravagante de la retraite des Prussiens. L’on envoie des renforts à Lille, de sorte que très probablement cette place est sauvée. Le temps pluvieux est des moins favorables aux troupes malades du duc de Brunswick. Tout paraît sourire à la nouvelle république. Le temps est doux et agréable.


8 octobre. — La prise de Nice est confirmée, et les succès arrivent de tous les côtés. Le temps est très mauvais. Dumouriez s’occupe sérieusement de son plan d’invasion en Flandre. Il dit qu’il établira ses quartiers d’hiver à Bruxelles. J’apprends la prise de Worms, où, entre parenthèses, il n’y avait pas de garnison.