Page:Journal de Littérature, des Sciences et des Arts, tome 2, 1783.djvu/420

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Elle vient encore l’enlever de cette nouvelle penſion, & la conduit dans un Château appartenant à Spittle, l’homme qu’elle veut lui faire épouſer malgré elle ; le Lord Clarck inſtruit des mauvais traitemens qu’on fait éprouver à Emilie depuis pluſieurs jours, pour la contraindre, ſe déguiſe, demande Spittle ſous le nom de ſon frère, le force à ſe battre & le tue. Il ne meurt pas ſur le champ, & il a encore le temps de faire connoître à la mère d’Emilie, l’auteur de ſa mort. Celle-ci redouble de mauvais traitemens pour ſa fille ; & ne ſçachant plus comment s’en défaire, elle imagine de la placer Femme-de-Chambre chez une de ſes amies, à qui elle la recommande comme une jeune personne qu’elle connoît ».

« Cette amie, qui s’appelle Milady Clemency, est heureusement une femme fort honnête, qui traite à merveille Emilie, à qui elle rend juſtice ; elle ſent qu’elle n’eſt point née pour ſervir, & elle en fait ſa compagne. Elle paſſe en France pour la ſanté de ſon fils, âgé de vingt ans, qui eſt dans le plus mauvais état. Ce jeune homme rétablit ſa ſanté à Saint-Germain, où il paſſe un été ; mais, accoutumé à voir sans ceſſe Emilie, à goûter les charmes de ſa converſation & les agrémens de