Page:Journal de Littérature, des Sciences et des Arts, tome 2, 1783.djvu/419

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ſuite la plus grande part aux évènemens de ſa vie ; c’étoit cette ſœur qu’on lui préféroit, ſon pére, & Milord Clarck. Elle rend compte de cette viſite à ſon amie ; ſa bonté & ſa douceur l’empêchent de dire la mauvaiſe idée que lui a donnée d’elle la jeune perſonne ; mais dans ſon père, qu’elle ne connoiſſoit pas pour tel, elle trouve un air de bonté qui la ſéduit, & Milord Clarck lui inſpire un ſentiment plus vif ; Milord Clarck, l’Amant de ſa sœur, qui dès ce moment devient le ſien, ce qui causa tous ſes malheurs, en attirant ſur elle, la haîne & les mauvais traitemens de ſa mère & de cette ſœur. La première, au bout de quelques jours, vient lui faire une viſite, où elle la traite fort durement. Elle s’en conſole en écrivant à ſon amie, & voyant de temps en temps Milord Clarck. Peu après, la mère inſtruite des aſſiduités de celui-ci, vient chercher Emilie pour la mettre dans une autre penſion. Les recherches d’un valet affidé, découvrent bientôt au Lord cette nouvelle retraite, où l’on tourmente ſa maîtreſſe pour épouſer un homme de la plus baſſe naiſſance & des plus mauvaiſes mœurs. Ses refus conſtans irritent ſa mère, qui voit que le Lord ne retournera pas à sa fille aînée, tant qu’Emilie ſera libre.