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année 1899

des bonheurs si étranges, si nouveaux et si fiers que les autres, les bonheurs connus, les bonheurs vulgaires, je les repousserai comme des vêtements hors d’usage et qu’on aurait portés avant moi.


Mercredi 22 février.

Je ne suis pas sortie, et j’ai lu toute la matinée et la journée. Comme cela, je laisse tranquillement les heures s’en aller. Elles me donnent tout ce qu’elles peuvent me donner ; je prépare l’avenir et ne me « chaulx » du présent.

La vie est superbe ; il n’y a que pour les bourgeois qu’elle ne soit pas exaltante. Quand je me sens portée sur mon travail, comme sur une houle en marche et vivante, je suis gaie, je me sens jeune, fraîche, souple comme après une bonne gymnastique. Le travail ! étendre son âme et sa vie sur le territoire de l’Infini.


Samedi 25.

Je suis contente ! Vais-je donc retrouver la joie ? Ne fouillons pas… Je suis contente au sens latin, et provisoirement bien entendu !

Je me lève fiévreusement. Ma toilette, que j’aime