Page:Journal de Marie Lenéru.djvu/202

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
138
JOURNAL DE MARIE LENÉRU

dévotes devraient bien étudier cette simplicité monastique.


7 février.

Nous nous imitons très mal. Nous n’avons ni l’intelligence, ni l’audace, ni la force de notre sincérité. Pourquoi ne cherchons-nous pas cela ? Ce n’est pas seulement notre pensée écrite, imprimée, qui doit nous interpréter. Il faut penser avec notre voix, notre sourire, notre corps. Être une belle œuvre de style des pieds à la tête. Une femme surtout devrait vouloir cela.

Ce que disait le Père Gratry, que ce ne sont pas les âmes qui refusent d’aimer, mais la plupart des humains de mériter l’amour. Nous sommes tous plus ou moins ridicules et assommants, paresseux, lâches et négligents. De toutes les vies que nous puissions vivre, nous choisissons l’exemplaire minima. Oh ! je comprends toutes les « trahisons » sentimentales, ce n’est pas elles qui commencent !


Mercredi 13.

On dirait que nous avons un tirant de solitude, que notre âme déplace un vide, et qu’il lui faut une