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JOURNAL DE MARIE LENÉRU


21 Août.

Encore à faire des yeux.

Cet hiver, la lecture aux lèvres, une publication.

Sortir avec les Oratoriennes pour décider de ma vie au point de vue charité.

Me situer. Je ne veux que Paris. Et recevoir dès que les lèvres parleront.

Je le vois à la vie des autres, je ne puis compter que sur moi, fût-ce pour m’entourer.

Remettre l’Italie tant que je serai anxieuse « sans état et comme sans être ».


25 août.

Ils se croient nerveux, parce qu’ils s’impatientent, parce qu’ils s’agitent et deviennent insupportables pour un retard, une corvée de la vie matérielle, parce qu’ils sont démontés, malades pour une incertitude, un objet perdu. Nerveux, puisqu’il le faut, mais de quels nerfs !

C’est l’affinement des nôtres qui nous rend impossibles des nervosités si grossières. Que de choses laissent calmes les nerveux ! Quand nos dents grincent mille fois par jour, quelle imperturbabilité ! Pour dire comme Baudelaire, quelle imperméabilité !