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JOURNAL DE MARIE LENÉRU

supérieur est ce que ratent généralement les écrivains qui ne sont pas eux-mêmes de la catégorie. Mais je ne trouve pas cela dans mes pièces. Évidemment une œuvre organisée a bien des points de vue et bien des contacts avec d’autres œuvres « en carré », c’est à dire qui font face sur tous les points.

On peut dire que, dans les Affranchis, Philippe est supérieur à son milieu, mais le drame n’est pas entre lui et son milieu. Il y a drame au contraire, parce que, entre Hélène et lui, il y a équivalence. La pièce est : que doit-il advenir ? — Dans la Triomphatrice également, le milieu est un lointain, le drame est dans l’excessive équivalence d’un homme et d’une femme, dans la supériorité des sanctions et des réalisations, peut-être chez la femme, mais j’ai bien soin d’indiquer que ceci est l’extérieur et le décor, qu’aucun des deux partenaires n’y attache une importance démesurée. Il y a drame parce que l’homme ne l’emporte pas. — Dans le Madhi, la supériorité cette fois est inconsciente, héros et milieu s’en accommodent ; seule, la femme se trouve n’avoir rien à gagner à cette apothéose de l’homme. Si nous jugeons ces pièces du point de vue « supériorité », voilà pour moi leurs rapports et leurs différences, mais leur « sujet », leur action, leur « idée » sont bien autres, et les rapports dont je viens de parler, je ne les vois qu’après coup. Dans les Affranchis, j’avais la nostalgie de la morale.