En outre, si je suis pyrrhonienne, je ne veux pas, dans l’esprit des autres, être cataloguée libre penseuse.
J’ai bien le droit de m’éviter les associations d’idées qui me déplaisent. « Trompez-les donc, mais ne leur mentez pas. »
Je veux passionnément guérir. Et pourtant le jour où je me retrouverais comme les autres, serais-je sûre de me retrouver entière ? « La souffrance est une compagne » et quand elle n’est pas intolérable, quand elle n’écrase pas l’âme en même temps que le corps, quand on en doit vivre et non pas mourir, elle a son magnétisme, je crois qu’elle devient séduisante comme un vice. Il y a dans notre nature une partialité violente pour la mélancolie, pour toutes les occasions de tristesse et le bonheur tient toujours un peu du dépaysement. Comment nous désaccoutumerons-nous au ciel de la mélancolie ? l’Enfer sera là pour nous la conserver.
Comment comprendrai-je, si j’en sors un jour, ce mélange de scepticisme et de religion voulue. Je prie