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Page:Journal de physique théorique et appliquée, tome 5, 1896.djvu/352

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une grande caisse A (fig. 1) entièrement recouverte de papier d’étain. Une paroi de cette caisse est recouverte d’un épais blindage en tôle. À l’intérieur, et contre cette paroi, se trouve le tube de Crookes ; à l’extérieur est un électroscope dont les feuilles sont reliées à un conducteur isolé B. La cage de cet électroscope et la caisse A sont au sol. À cause du blindage, aucun rayon ne peut atteindre l’électroscope ou le conducteur B.

On charge ce conducteur, puis on s’assure que la protection électrique est excellente en excitant la bobine seule, et non le tube. Ceci fait, on excite ce dernier. Aussitôt les feuilles d’or se rapprochent, jusqu’à décharge totale.

Si donc des rayons ont agi, ce sont ceux qui traversent le bois, puis le papier d’étain des faces non blindées, et cela, quoique les rayons les plus rapprochés passent à plus de 40 centimètres du système B. Si, en effet, on recouvre ces faces par de grandes lames de tôle, toute action disparaît.

Sans ajouter ces lames de tôle, on peut encore empêcher toute action en plaçant l’électroscope et le conducteur B dans une deuxième caisse entourée de papier d’étain, de manière à ramasser dans la région protégée par le blindage de la première face toutes les lignes de force issues du conducteur B.

J’ai été ainsi amené, pour toutes les expériences décrites dans ce travail, à recouvrir par des lames de tôle, épaisse de 2 millimètres environ, toutes les faces de la caisse A. Sur un point seulement, j’ai fait dans cette tôle un trou rond de 1 centimètre, toujours fermé par du papier d’étain, et j’ai adapté sur ce trou un tube de laiton ayant 10 centimètres de long sur 1 centimètre de large. J’avais ainsi des rayons X le long d’une direction bien définie, et seulement le long de cette direction. Je pense qu’en opérant autrement on s’exposerait à de graves erreurs, et peut-être il ne serait pas difficile d’expliquer ainsi les résultats contradictoires obtenus par divers physiciens.

IV. Dans les expériences faites avec un blindage incomplet, les rayons déchargeaient le conducteur B sans le rencontrer, mais ils rencontraient les charges de signes contraires développées par influence sur la caisse A et sur les murs de la salle. Ceci même est inutile, et l’on peut montrer, comme je l’ai dit plus haut, qu’ils amènent l’égalisation des potentiels entre deux conducteurs, sans rencontrer aucun de ces deux conducteurs, pourvu seulement qu’ils rencontrent des lignes de force allant de l’un à l’autre.