Page:Journal de voyage d'un Troyen en Extrême-Orient et autour du monde.djvu/107

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à l’arrière de son bateau, à l’avant la femme en tient un autre ; des enfants grouillent et montent sur le pont avec des corbeilles de fruits ou de poissons qu’ils cherchent à vendre.

Si c’est la femme qui monte à bord, un des gamins, haut comme une botte et n’ayant même pas de ficelle autour des reins, prend l’aviron et le maintient en attendant que la mère revienne, et tous ces bateaux sont en tas autour du nôtre ; les indigènes se glissent de l’un à l’autre sur notre pont avec leurs marchandises. C’est curieux de n’en pas voir tomber à l’eau. Au milieu du sampan, une natte en forme de bâche fait un petit abri et à l’arrière, une marmite est là sur le feu dans le fond du bateau et bout. Dans l’une, je distingue des œufs.

De l’autre côté de la Manche on charge des marchandises pour Haïphong et c’est encore intéressant à voir. Dans un sampan chargé de fûts vides, un coolie ne sait comment s’y prendre pour passer la corde autour de deux fûts ; il cherche, il tâtonne et n’y arrive pas. Agacé, le chef des coolies se laisse glisser le long d’un cordage, arrive près du coolie qu’il domine, lui envoie un coup de pied (nu) en pleine figure et lui montre à arranger ses fûts. L’autre qui a reçu un vrai gnon ! se remet à l’ouvrage comme si de rien n’était. J’ai aussi assisté au déménagement de