Page:Journal de voyage d'un Troyen en Extrême-Orient et autour du monde.djvu/157

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

S’il est atteint de la peste, c’est huit jours de quarantaine, bigre ! Le paysage est joli, mais pendant huit jours c’est trop pour l’admirer. Après le déjeuner, le bateau japonais revient chercher à manger pour le malade. Alors, s’il lui faut à manger, c’est qu’il n’est pas trop malade. Bon espoir ! De trop courte durée, hélas ! car deux heures après nous apprenions que nous étions en quarantaine pour huit jours. Le Chinois avait bien la peste. Le docteur du bord l’avait bien vu, il avait même passé toute une nuit près de lui, mais n’avait rien dit pour ne pas nous effrayer. Le pavillon jaune est hissé, ce qui indique que nous sommes contaminés et demain matin on nous mènera au sanatorium pour y prendre un bain pendant que nos habits seront passés à l’étuve et qu’on désinfectera le bateau. Ennuyeuse perspective ! Un médecin japonais reste à bord pour s’assurer que nous n’essayons pas de forcer la consigne. On complote sur ce qu’on fera pour éviter que nos effets propres ne passent à l’étuve, ce qui abîme tout. Le capitaine nous engage à préparer tout ce que nous voulons sauvegarder et après le dîner auquel assistera le Japonais, il l’entraînera à l’écart et on descendra tout à la cale en ne laissant dans nos cabines que les choses non fragiles.

Pour commencer, nous allons faire