dégage pas de poussière. On le met dans de petites corbeilles qui sont passées de main en main par quatre chaînes de coolies, hommes et femmes. Et ça court ce panier, on n’a pas le temps de le suivre tellement il va vite. Et dans la chaîne on voit de jeunes femmes, des gamines et tout cela va travailler peut-être jusqu’à minuit, depuis trois heures où nous sommes arrivés. Les paniers sont vidés à l’arrivée, dans un baquet posé sur une balance. Aussitôt que le plateau baisse, le baquet bascule et vide le charbon dans la cale, tandis que huit scribes chinois, deux par balance (il y en a quatre), inscrivent les pesées. Mais cela va si vite. Les paniers arrivent aussi vite qu’on peut les compter, 1, 2, 3, 4…, et sont rejetés vides sans regarder. Ils tombent où ils peuvent, sur la tête des coolies qui font la chaîne, ça ne fait rien, ils en rient sans s’arrêter de passer les paniers. C’est tout à fait incroyable et j’y retourne plusieurs fois dans la soirée.
Il fait assez beau, le bateau est reparti à quatre heures du matin et nous nous retrouvons en pleine mer. On distingue cependant vaguement la côte. Nous voyons passer plusieurs bateaux, dont un