Page:Journal de voyage d'un Troyen en Extrême-Orient et autour du monde.djvu/188

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l’Américain au Grand-Hôtel. Me voilà parti seul dans un pousse, tandis qu’un deuxième mène ma valise et ma couverture. Il est 10 h. ½ et ça me fait un drôle d’effet de me trouver seul à cette heure, au milieu d’une ville japonaise ; après une bonne heure de course dans des rues désertes, après avoir passé plusieurs ponts, je me demande où mes coursiers me conduisent, quand enfin nous arrivons dans le quartier européen et peu après à l’hôtel Oriental, tout neuf, superbe, ouvert de la veille et tenu par M. Muraour, un Français, que connaissent mes amis de Saïgon. Je parle d’eux et suis bien reçu ; on me donne une belle chambre au premier.


Mercredi 4 mai.

Je descends et demande à M. Muraour quelques renseignements. Il n’y a rien d’extraordinaire à Yokohama, à part les boutiques japonaises. Je vais dans deux ou trois boutiques faire de petits achats, surtout des livres japonais très illustrés. Là encore, c’est avec la langue anglaise qu’on arrive à se faire comprendre. Je n’ai pas trouvé de lettres à l’hôtel où j’avais écrit à Mad de me les adresser ; aussi je vais voir poste restante et je trouve un gros pli contenant deux lettres