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Page:Journal de voyage d'un Troyen en Extrême-Orient et autour du monde.djvu/212

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Le temps est très couvert et bientôt la pluie tombe. La vue est malgré cela très belle, mais le serait bien plus par un beau soleil. À côté de nous, une ligne de montagnes dont les sommets sont couverts de neige.

Nous traversons bientôt des bois de sapins immenses. Toute la forêt a été brûlée en 1886 et Vancouver, qui se trouvait au centre, l’a été aussi en entier, sauf une maison. La ville n’a donc pas plus de douze ans. Cette forêt est très triste ainsi, car on n’a pas pris la peine d’arracher les sapins brûlés et ils sont toujours là, tout noirs comme de grands fantômes. Nous en verrons, du reste, tout le long de la route de ces bois de sapins brûlés ou même brûlants. Plus loin, c’est ainsi qu’on défriche en mettant le feu, et on laboure la terre en laissant les troncs coupés à 1 mètre de terre. C’est que ces arbres sont énormes, en moyenne de la grosseur d’un homme et d’une hauteur très grande et droit comme des i avec cela. Aussi tous les ouvrages d’art sont en bois. Les ponts de chemin de fer en bois sont sans balustrade, et comme il n’y a qu’une voie, il semble à ce moment qu’on traverse l’espace. Il y a des viaducs presque aussi grands que celui de Chaumont, en bois et à moitié circulaires, et toujours sans garde-fou. Il n’est pas étonnant que, de temps en temps un