Page:Journal de voyage d'un Troyen en Extrême-Orient et autour du monde.djvu/219

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bruit infernal. Elle halète comme si elle allait manquer de souffle ; qu’elle ne va pas pouvoir finir son tour de roue et que nous allons redescendre à toute vitesse en arrière ; mais un autre effort et le tour de roue s’achève pour recommencer quelques instants après. Plusieurs fois nous restons immobiles comme si c’était fini, mais non, ce n’est pas encore cette fois.

Je relève le store de ma fenêtre : nous sommes toujours dans la montagne et avons une forte rampe en cercle, car vois très bien la locomotive de tête et une partie du train.

La locomotive de tête est toute rouge de feu, la vapeur s’échappe avec force : elle donne aussi tout ce qu’elle peut. C’est que le train est très grand et ces voitures doivent peser un poids énorme. Certainement, nous allons rester en panne et redescendre ! C’est très impressionnant, et pendant longtemps je suis hanté par cette idée. Je finis cependant par m’endormir, et le lendemain matin, l’apprends que nous avons augmenté notre retard de trois heures pendant la nuit. Cela nous fait neuf heures de retard.