Page:Journal de voyage d'un Troyen en Extrême-Orient et autour du monde.djvu/234

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vent éparpille un peu partout en avant. Mais le petit pont, de la largeur d’une personne, a deux balustrades et on se cramponne des deux mains. Pour rentrer sous la masse d’eau tombante, nous en traversons un peu la rive et je sens l’eau me rentrer par le cou. Brou !… que c’est glacial !

Mais nous sommes en dessous de la chute ; nous respirons un instant en regardant à travers cette masse d’eau qui tombe devant nous, si près, au travers d’un nuage de vapeur d’eau. Nous descendons encore quelques marches et le pont cesse, soit qu’il ait été brisé ou qu’on n’ait pu le maintenir là ; le fait est qu’on se croirait au milieu et sous la chute tellement l’eau vous tombe dessus avec force.

Le guide m’a empoigné par la main et je m’y cramponne, aveuglé par l’eau, ne voyant plus clair, suffoqué par le froid de cette douche colossale. Trois ou quatre pas à faire, le nez collé contre le rocher, mais il n’en faudrait pas plus, et nous retrouvons l’autre bout de l’escalier auquel je me recramponne. On peut souffler un peu : c’est heureux, et je comprends cette fois que ce ne soit pas recommandé aux personnes nerveuses ; et pour les autres, toujours un guide par personne !

Je regarde encore cette énorme masse d’eau sous laquelle je viens de passer et nous remontons l’escalier de la tourelle.