Page:Journal de voyage d'un Troyen en Extrême-Orient et autour du monde.djvu/31

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Peu à peu les lumières de Port-Saïd deviennent distinctes. Un petit vapeur nous amène un pilote pour entrer dans le port. Enfin nous ancrons et aussitôt nous sommes entourés d’une nuée de petites barques avec une lanterne à l’avant, où se démène une foule d’Arabes criants et hurlants.

L’escalier est descendu à tribord ; il a 26 marches, ce qui représente un beau 1er étage au-dessus de l’eau, et cependant c’est ce pont qui, l’autre jour, était balayé par les vagues. Nous descendons, et c’est à qui, parmi les bateliers, se disputera l’honneur de nous conduire à terre. Il y a au plus 50 mètres du bateau au quai et il faut payer 60 centimes (6 pence) par tête ; c’est le tarif écrit sur la lanterne. Nous prenons la grande rue de Port-Saïd en face du débarcadère. Il est minuit, mais tout est encore éclairé ; dans ces pays on vit autant la nuit que le jour. Une foule d’Arabes nous assaillent, nous offrant des allumettes, des collerettes, des photographies, et même des ânes tout sellés pour la promenade.

Nous avons quatre heures à passer à Port-Saïd, et nous ne voulons pas rentrer au bateau avant le départ, pour éviter le charbon. Nous allons à l’Eldorado, croyant nous trouver dans un café chantant ; mais nous tombons au milieu d’un bal. On nous explique que la salle a été