Page:Journal de voyage d'un Troyen en Extrême-Orient et autour du monde.djvu/46

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télégraphiques et un peu plus élevés que celui du milieu qui est plus large et tout à fait plat. Ces bateaux sont montés par quatre ou cinq indigènes, simplement vêtus d’un mouchoir autour des reins ; ils se servent comme rames d’un gros bambou coupé en deux longitudinalement. Ils se tiennent à genoux, bien assis sur leurs talons. Arrivés près de nous, ils se mettent à crier : « À la marre ! à la marre ! » jusqu’à ce qu’on leur jette une pièce blanche. Aussitôt deux ou trois se précipitent à l’eau en plongeant, et celui qui a attrapé la pièce la met dans sa bouche pour recommencer à volonté. Parfois on leur montre la pièce avant de la jeter et on leur demande : « Ta ra ra boum ! » Et tous d’abandonner leur bambou, de se lever et de chanter la scie anglaise en faisant claquer leurs coudes sur le corps nu. C’est diabolique.

Mais nous sommes pressés d’aller à terre et de fouler le sol de cette merveilleuse île de Ceylan qui passe pour le paradis d’ici-bas. Un petit vapeur nous mène en quelques minutes à l’appontement. Nous sommes tout d’abord assaillis par des individus qui ont une sacoche au côté et qui nous crient : « Monsieur Capitaine, changer bonnes roupies ! L’argent français n’a pas cours ici ; il faut changer et recevoir 11 roupies ½ pour 20 francs.

L’aspect de Colombo est celui d’une