grande ville européenne du midi ; les habitations seules, avec leurs terrasses et leurs patios, ont un cachet particulier. Mais les rues donnent bien l’impression d’une cité et d’un port prospères. Nous voyons là sur le vif ce que peuvent faire les Anglais dans leurs colonies ; mais nous aurons bien d’autres surprises à cet égard à Singapour et surtout à Hong-Kong, et la comparaison entre l’animation de ces grandes places de commerce et nos grands centres de l’Indo-Chine sera malheureusement trop rarement à notre avantage.
Les Cinghalais ou habitants de Ceylan nous sont un peu connus depuis que des barnums en ont amené une troupe à Paris au Jardin d’Acclimatation. Le type est souvent fort beau ; des traits réguliers, des yeux intelligents, de grandes barbes, de grands cheveux noirs retenus par un peigne demi-circulaire en écaille, qui revient en avant et dont les extrémités forment comme les pointes de deux cornes. Le haut du corps est d’une nuance bronzée superbe. Quant au vêtement, il consiste presque uniquement en un morceau d’étoffe autour des reins.
Nous nous asseyons quelque temps sur la terrasse de l’hôtel Oriental, où nous saisissons les détails de la vie extérieure, et où nous déjeunons ma foi, fort bien ; je me rappelle surtout le beurre frais