Page:Journal de voyage d'un Troyen en Extrême-Orient et autour du monde.djvu/67

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

sent des paroles avec une voix et des yeux furieux et sortent par la porte de gauche. Ils entrent, sortent, crient, gesticulent, se frappent et tout cela au milieu du bruit infernal de l’orchestre. Sauvons-nous, la tête nous bat !

Notre cortège reprend sa course et nous nous arrêtons au théâtre malais.

Genre différent, chants et parlé.

L’orchestre dissimulé se compose d’un violon qui joue l’air chanté à moitié juste.

Les costumes sont riches, mais c’est rasant.

Nous restons un quart d’heure et nous nous sauvons.

De temps en temps le docteur trouve que nos centaures ne vont pas assez vite, il les interpelle en malais et les voilà partis dans une course désordonnée.

Je me cramponne en me disant « tout à l’heure, nous allons faire une de ces salades ! » car ils veulent se dépasser l’un l’autre. Mais les dames n’ont pas peur et rient aux éclats ; je vois même la grosse femme du docteur qui, trouvant que ce n’est pas assez vite, flanque des coups de pied dans le bas du dos de son Chinois et lui de repartir au galop en tête de la colonne, et cela au milieu d’une foule comme sur le champ de foire.

Enfin, nous voici revenus à l’hôtel au bout de deux heures, pendant lesquelles nos deux hommes n’ont cessé de courir.