Page:Journal de voyage d'un Troyen en Extrême-Orient et autour du monde.djvu/66

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lanternes en papier, grosses comme des seaux, sont allumées et comme c’est encore la fête du jour de l’an chinois, tout le long des rues des marchands de boissons, des restaurateurs en plein vent font la cuisine. Nous en regardons un faire du macaroni ; il roule un bout de pâte entre ses doigts et le lance dans une casserole sur le feu, il ne s’arrête pas d’une minute, c’est précis et mathématique comme une horloge, toutes les demi-secondes un morceau de pâte s’échappe de ses doigts et vole tomber dans la casserole. Mais nous voici devant un théâtre chinois ; nous nous arrêtons et entrons.

C’est une espèce de grange avec des bancs en bois. Nous restons debout au fond de la salle remplie de Chinois. La scène est grande comme celle d’un café chantant et formée par trois portants. Au fond se trouve l’orchestre composé d’un monsieur qui a des cymbales grandes comme des roues de bicyclette et dont il joue sans arrêter ; à côté de lui, un autre a un tam-tam en bronze (comme à la baraque « à la chaudière » ) puis vient une espèce de violon grinçant et faux et pour compléter de temps en temps, une espèce de musette criarde au possible ; c’est tout l’orchestre, mais c’est assez, c’est trop ! Au bout d’une demi-heure on doit être à moitié fou. Pendant ce temps, des artistes entrent par la porte de droite, di-