Page:Journal des débats, 7 décembre 1820.djvu/2

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

puisque c’est moi qui avec bien de la peine, ai persuadé à mon pays d’accepter la paix sur la base des conventions proposées, conduite d’où il n’est résulté pour moi que les pertes les plus grandes, et bientôt peut-être la nécessité de fuir la Sicile pour ne pas m’en entendre reprocher les fatales conséquences!

» Beaucoup de personnes considérables de toutes les classes m’ont engagé à me rendre à Palerme et à m’unir à eux pour vous exprimer de concert nos sentimens communs mais je n’ai pas cru devoir adliérfer a leurs vœux,. pour ne patî) irriter le*s esprits exaspérés et produire de nouveaux Iroubjes. Je leur ai puKimdc que 11 a lettre sulfiroil auprès de V. Ex. et je leur ai promis de leur faire part du la réponse.

» Je suis, avec la plus grande considération M. le général votre très déyoué et très obligé serviteur.

» Termini, 20 octobre 1820. Signé prince de Villa-Franca.

On ne connoît pas la répense du général Florestan Pépé mais on sait qu’il s’est rendu à NapKs avec le prince de Palerno. IjC Roi lui ayant donné le, grand-cordon de Saint-Ferdinand, il a demandé aS.M.la permission de ne pas, porter celte décoration jusqu’à ce qu’il ait justifié à tous les yeux sa conduite à Païenne,

Lorette, 29 novembre.

Pour rendre grâces au Trfcs-Vlau^de’la naissance de S. À.R . Msr le duc de Bordeaux, et implorer la longue conservation do ses précieux jours, le vice-consul français à Aiirôue a fait célébrer une messe solennelle, dans la sainte basilique de Lorette.

Le consul se transporta le 28 novembre à Lorette. Le soir.de ce même jour on sonna (butes lis. cloches pour annoncer l’office divin, et le len- demain matin les musiciens de la cl)apelle exécutèrent une messe solen- nelle devant le maître-autel dé la trfcs sainte Vierge ( delV Anni/ntiota ). A c<;l!e messe aasistèrent Msr Rungiasçhi évoque de sau Severino en liubits pontifical» tout le chapitie des chanoines et les clercs1 de la basilique MM. le consul et le viçe-cousul, Jacques Boighi. Le chant delà messe fiitatcompagnépar des salves d’artillerie. Toutes les troupes provinciales qui étoient ,soil dans le saint temple, soit sur la place dite,, de la Vierge., ’étoient sous. les armes et .de la plus Jjelle tenue. Après la nKsse,’lés musiciens ont charité le sah um fac liagem. Ensuite Msrl’éôque entonna l’hymne Ambrosien qui par la .nouveauté de la musique et t précision de l’e.véculion fît un très bel effet. ^Toule la musique avoit été composée par le célèbiv Bazili qu’on ne sauroit assez louer. Elle futexécutée par, les professeurs de la chapelle avec im véritable enthousiasme, qui se communiqua à la foule du peuple qui assistoit au service divin.

Après la cérémonie M. le vice-consul donna un rlîner..auquel furent invités M. le consul, tous If s chapelains français et plusieurs clianoin. s de la basilique. M. le vice-cousul est reparti le soir mû.uepoui le lieu de sa résidence.

ALLEMAGNE.

Vienne ( Autriche ), 25 novembre.

Les bruits les plus contradictoires circulent ici depuis le retour de M. le comte de Bellegarde. Il paroîl cependant quîon essaici-a de porter la faction qui domine ii JNaplesà ch-»nger,;debon!gi’é, considérablemi’ttt la constitution actuelle, et de lui donner un principe monarchique avant d’en .yeuir au* extrémités. Mais quelques uns prétendent qu’on n’y aa envoyé ces propositions que par des courriers-} d’autres soutiennent que M, le comte do Bubna qui commande à Milan, ou peut-être M. le comte de. Bçll^garde lui-nithne se rendront à Waples pour y négocier. On. ajoute, avec beaucoup de* vraisemblance que les conférences de Troppau ont été ajournées pour, trois Semaines afin d’attendre la ré- ponse du gouvernement de JSaples. ’Le Roi dd Prusse est reparti pour Berlin et fon dit. que l’Empereur Alexaiidrea fixé le 6 ’•décembre pour son départ, mais qu’il se renalra auparavant à Vienne. M. le feld-maréchal-lieutunant,de WimpfiiB vient de recevoir un com- mandement en Italie. On a aussi public dans notre armée un avance- ment considérable dix colonels ont é(é promus au grade dfc géuéral. P.^On dit que M. le comte de Bellegarde est noinmé g.iuvwueurcivil et militaire du royaume Lombardo-Véuitien et quefM. de Kie»maver, commandant militaire de la. Moravie aura le comtùmideinOHt d’uue division dans l’armée d’Italie.. •• < ’•" Du 26. M. le comte de Zichy, ministri- plénipotentiaire deS.M.àlacour de Prusse est ici depuis quelques jours. Il a quitté Troppau dans la nuit du i3..Depuis son arrivée le bruit se’rénouvéUe"que lés conférences


mais ce nouvel opéra est peut-être le plus absurde et le plus ennuyeux que l’Italie nous ait envoyé. C’est une mauvaise parodie de notre Lodoïska. Pellegrini déguisé en tyran, est une caricature fort déplaisante ; et dans les morceaux passionnés dont l’exécution lui est confiée, on n’a pas retrouver la vigueur d’expression qu’il déploie dans le rôle d’Uberto

La musique de Torvaldo fourmille de réminiscences et même d’emprunts que le musicien a fait à ses autres ouvrages. L’introduction est calquée en partie sur celle du Barbier de Séville : elle renferme même le principal motif du premier duo de cet opéra. Un solo de cour du grand air chanté par Pellegrini donne note pour note le trait de clarinette du premier air de Figaro dans le Barbier ; la seule différence est dans le mouvement. Le morceau d’ensemble de la cloche rappelle un peu trop de le quatuor du Turc en Italie. Beaucoup de prolixité dans la conduite des motifs, point de couleur locale, des répétitions fastidieuses aux cadences finales, des effets de pizzicato plus bizarres que dramatiques, des modulations dures, des morceaux d’ensemble mal coupés pour la scène, tels sont les défauts les plus essentiels de ce nouvel œuvre de Rossini. Il resteroit de quoi faire un bon opéra, si l’on pouvoit élaguer tout ce qui est foible, rajuster un peu le poëme, et confier certains rôles à d’autres chanteur capables de les rendre. Celui de Dorliska est au dessus de la portée de Mlle Naldi ; Pellegrini est déplacé dans celui du tyran, et Naldi ne nous donne que les ruines d’une voix basse qui ne se fait entendre que par intervalles. Garcia a chanté avec âme le rôle de Torvaldo. La chaleur qu’il y a mise contrastoit avec la froideur glaciale des autres acteurs.