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MARS 1792.

VARIETE.

De la cauſe des déſordres qui troublent la France & arrêtent l’établiſſemens de la liberté.

La ſociété des amis de la Conſtitutron, ſéante aux Jacobins, s’eſt ſouvent occupée, comme on le voit par le Journal de ſes ſéances, des moyens de ramener & d’aſſurer le calme dans Paris & dans le royaume. Quoique je n’aie jamais été membre de cette ſociété & que je ne l’aie même jamais vue, je me joins cette fois à elle du fond du cœur pour adhérer à ce vceu qu’elle prononce, & qui eſt celui de tout bon citoyen. Et comme il faut connoitre la véritable ſource des maux, pour en découvrir le remède, je vais, ſans m’arrêter à quelques cauſes particulières & momentanées de diſſensions, inſéparables de tout nouvel ordre de choſes, indiquer ce que je crois être la cauſe féconde & univerſelle des troubles & des déſordres qui nous a gitent, à la ſuite d’une révolution pour laquelle le genre humain votera un jour des remercimens à la France.

Il exiſte au milieu de Paris une aſſociation nombreuſe, qui s’aſemble fréquemment, ouverte à tous ceux qui ſont ou paſſent pour être Patriotes, toujours gouvernée par des chefs viſibles qui changent ſonvent, & ſe détruiſent mutuellement ; mais qui ont tous le même but de régner ; & le même esprit de régner par tous les moyens. Cette ſociété s’étant formée dans un moment où la liberté, quoique ſa viftoire ne fût plus incertaine,

n’étoit pourtant pas encore affermie, attira néceſſairement un grand nombre de citoyens

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