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rité de dire que la Lorraine le doit à la possession franque et à ses relations fréquentes avec les populations rhénanes.

VII

La langue française s’est formée des débris des trois idiomes parlés successivement, simultanément même, par les Gaulois, les Romains et les Germains. Mais la transition a été longue et pénible. Après l’extinction des langues-mères et avant l’apparition de la nôtre, il y a eu des dialectes vulgaires, locaux, incertains et changeants, informes sans doute, qui furent comme le premier martellement de la fabrication d’une langue qui aujourd’hui, par sa clarté et par le caractère du peuple qui la parle, tend à l’universalité. La seconde officine, si je puis m’exprimer ainsi, c’est cette langue naïve et énergique de nos charmants trouvères et de nos gais conteurs. Nos patois modernes en sont encore un écho lointain, mais bien net et intelligible, parce qu’ils en sont les contemporains.

Après avoir montré les sources étymologiques de l’idiome rustique des Vosges, nous devrions sans doute, les comparer dès maintenant à la langue du moyen-âge qui a laissé de graves monuments dans les lettres. Mais d’abord nous