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S’il fallait ajouter des commentaires et des explications sur tout ce qui peut paraître difficile dans les morceaux que nous avons donnés, nous prendrions trop de temps et fatiguerions nos lecteurs. D’ailleurs la comparaison que nous avons faite du français et du patois sous le rapport de la prononciation a déjà pu lever quelques difficultés ; d’autres seront aplanies dans l’étude qui va suivre, celle des rapports du patois vosgien avec la langue du moyen-âge.

xv

C’est un académicien bel esprit, coureur de ruelles et bien en cour qui a dû dire le premier que le patois est un ignoble et bas parler, un produit de l’ignorance des vilains et digne de la rusticité de ceux qui s’en servent. Le bonhomme était dans son rôle de conservateur du beau langage. Mais hélas ! rien n’est stable que l’instabilité

Et la garde qui veille au poste académique
Laisse entrer les patois.

Les patois, c’est beaucoup dire, mais bon nombre d’expressions populaires que condamnait ou qu’eût condamnées le père Bouhours, le jésuite grammairien, siègent aujourd’hui côte à côte dans le dictionnaire de l’Académie avec les