En résumé, et pour ma part, la mise en scène est un tour de main, un tour de l’esprit et du cœur, un comportement de la sensibilité où doit entrer tout ce qu’il y a d’humain. Pas plus, ni moins.
Il n’y a pas de théorie de la mise en scène et il ne saurait y en avoir car les théories sont le fruit de l’expérience et au théâtre aucune expérience ne se renouvelle.
Il y a deux sortes de metteurs en scène : ceux qui attendent tout de la pièce, pour qui l’œuvre est essentielle, et ceux qui n’attendent rien que d’eux-mêmes et pour qui l’œuvre est une occasion.
Il y a deux sortes d’ouvrages dramatiques et deux sortes d’auteurs.
Il y a d’abord le théâtre théâtral ou spectaculaire, celui qui donne toute l’importance au jeu, au rythme, à la musique, aux lignes, aux couleurs, aux yeux ou à l’acteur, c’est-à-dire au spectacle, et dans lequel le metteur en scène peut s’en donner à cœur joie.
Dans ce théâtre théâtral, on peut ranger les mimes de la décadence romaine, une partie du théâtre de la foire, le ballet, une bonne part de l’opéra, et toute l’opérette, la féerie et le mélodrame, toutes les productions où l’acteur, le chanteur, les décors, les machines, sont l’essentiel du divertissement.
Et il y a le théâtre des dramaturges et des poètes