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Bréthisyens de s’asseoir sur les bancs de la promenade.

« — C’est bien simple, — dit tout à coup le Conseiller roublard, si on faisait mettre dessus : Défense de s’asseoir ?

« — Tiens ! c’est une idée ! » répliquent, d’une seule voix, le Maire et son Conseil municipal, lesquels votent d’acclamation la proposition du Conseiller roublard.

Le Maire fait venir un peintre en lettres et lui ordonne d’écrire sur le dossier de chaque banc l’inscription votée : Défense de s’asseoir.

Les Bréthisyens obéissent pendant trois mois à l’ordre de l’autorité ; mais, au bout de ce laps de temps, ils font remarquer au Maire qu’il est absolument inutile d’avoir des bancs si on ne peut pas s’asseoir dessus.

Observation, on en conviendra, suffisamment justifiée.

Le Maire réunit son Conseil municipal et lui expose la situation.

Le Conseil municipal, perplexe, se dispute pendant une heure, cherchant, mais en vain, le moyen d’inviter les Bréthisyens à s’asseoir sur les bancs de la promenade.

« — C’est bien simple, dit tout à coup le Conseiller roublard. — si on faisait mettre dessus : Bancs pour s’asseoir ?

« — Tiens ! c’est une idée ! » répliquent d’une seule voix le Maire et son Conseil municipal,