Page:Juigne - Dictionnaire historique (1661) - 02.djvu/454

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pluton estre non seulement superieur des Héros, mais égal aux Dieux mesmes, par ce que luy seul de tous les philosophes estoit entré au cabinet de la Diuinité supréme ; aussi les Mages luy sacrifioient comme à un Dieu. Ses opinions ont esté fortes & vigoureuses, & grandement approchantes de la verité Chrestienne : Carcil establissoit premièrement la vraye Philosophievau desir de la connoissance de la Diuine sagesse ; Tenoit l’ame estre immortelle, & qu’elle passoit de corps à autre sans relasche : Mettoit pour principe des choses, Dieu & la matière, celuy là comme l’esprit & la cause, & celle cy informe & infinie de laquelle font composées toutes choses : mais qu’il n’y avoit rien de fait témérairement, ains que tout estoit estably par ordre, que toutes les choses du monde estoient composées des quatre Elemens, qu’il y avoit un seul monde & non sans nombre, basty de Dieu, mais lequel estoit animé & immortel, ne pouvant estre réduit à néant & se dissoudre en ce qui n’estoit point, que les Dieux avoient le soin des choses humaines, & qu’il y avoit des bons & mauuais Anges. Le style Grec d’iceluy, selon Aristote, tient le milieu entre l’oraison soluë, & les vers & carmes, avec telle douceur & éloquence, que l’on disoit que si Iupiter eust voulu parler, il ne se fust point seruy d’autre discours que de celuy de Platon : ses escrits sont presque tous partis & divisez en dialogues esquels il introduit tousiours parlant son maistre Socrate, traittant de plusieurs diverses matières de toutes les parties de philosophie, physique, Morale, Logique, Oeconomique, politique, & generallement de tout ce que peut conceuoir l’esprit humain de haut &de releué. Ses Liures traduits de Grec en plusieurs langues font foy de sa dostrine & philosophie vrayment diuine, comme aussi plutarque en la vie de Dion. Laërce liv. 3 de la vie des Philosophes. Augustin liv. 8. ch. 4. de la Cité de Dieu, & autres infinis.

Plaute poëte facétieux & très excellent entre les Comiques, natif des Sarsinas ville d’Ombrie ou Duché de Spolete : Ainsi appellé pource qu’il avoit les pieds plats : Il fut réduit à telle pauvreteé qu’il se loüoit à tourner une meule de moulin ; & aux heures de son repos,il s’occupoit à composer queques Comédies, dont il faisoit de l’argent : Il nous en restc encore 20. D’un plus grand nombre, car on luy en attribué iusques à 130. A Gell. liv. 3. ch. 3. Varrô disoit que si les Mufes eussêt voulu parler, elles ne se fussent point seruies d’autre langage que du sien. Il mourut durant le Consulat de p. Claudius & de L. portius, selon Ciceron au liv. des excellens Orateurs.

Plautius nommé Caius Numide, se donna de son espée à trauers du corps pour la douleur qu’il conceut de la mort de sa femme. Vn autre de ce nom, Capitaine Romain, appellé Marc, qui se tua semblablement lors qu’on preparoit les funérailles de sa femme, & fut bruslé avec elle, & leur sepulchre se veid long-têps après en la ville de Tarentc, & le nommoit-on le Sepukhre des amans. Val. le Grand liv. 4 chap. 4.

Plectrude premiere femme de pépin l’Ancien, laquelle après la mort de son mary, fist empriscnner Charles Martel bastard que son mary avoit eu d’Alpaide, afin d’introduire au gouvernement Thibaud fils de Drogon son propre fils & de pépin, bien que par effet elle gouvernaît toutes les affaires d’Estat : Mais les François ne voulans estre commandez par une femme, après la mort de Dagobert II. tirèrent Chilperic du cloistre, sous l’autorité duquel ils défirent Thibaud & sa grande mère plectrude : mais Charles mesnageant dextrement cette occasion, assista ple-