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VISIONS DE L’INDE

« half cast », un demi-noir que tiennent à l’écart les Européens et les natifs. Il devine qu’il lui en coûtera gros et qu’on va profiter de mes soupçons pour le saigner aux quatre veines…

Moi, naïvement, je m’étonne du zèle de ce mouchard. Il vient de la gare où il a installé des observateurs. Qu’une livre anglaise apparaisse entre les mains d’un indigène à mine douteuse, il sera aussitôt arrêté. Puis se tournant vers l’hôtelier : « Vous avez des serviteurs sur qui pèsent des soupçons ». Le demi-noir ne réplique pas. Il sait bien ce que parler veut dire. Il n’aura la tranquillité que contre argent comptant. Moi, je continue à ne pas comprendre ; j’insiste seulement pour charger le « picturesman ». Sans nul doute, pour moi, c’est lui qui a commis le vol. Je ne parle pas de mon boy Rozian, qui l’a sans doute aidé.

« Nous allons le faire comparaître, ce marchand, » répond le policier. Puis, il prétend élargir l’affaire… « Vous avez dormi une heure après son départ, ajoute-t-il ; pendant votre sommeil, un serviteur a pu pénétrer. Voici une piste à suivre. » Et regardant avec sévérité l’hôtelier : « Il y a chez vous un « flatman », un homme gros qui aime beaucoup le whisky et, que nous surveillons depuis quelque temps. Il a pu faire le coup. »

Les empressements et les subtilités de cet argou-