qu’un évêque anglican. Dans un dîner d’apparat, invités tous les deux, l’un prononce le Bénédicité avant le repas, et l’autre, à la fin, dit les Grâces. Devant les indigènes, cette égalité cesse ; seul, le prêtre romain, le « padre » comme ils disent là-bas, est regardé comme l’homme de Dieu. Volontiers les indigènes lui confient l’éducation de leurs enfants.
Les deux signes distinctifs auxquels un Asiatique, un Hindou surtout, reconnaît l’homme de Dieu, sont la chasteté et la pauvreté. Quiconque, comme les pasteurs protestants, a femme et enfants, fréquente les bals, mène la vie mondaine, ne saurait être pris au sérieux par ces peuples mystiques, en tant que ministre de la divinité. Aussi la propagande catholique réussit-elle dans une certaine mesure aux Indes ; les conversions obtenues sont beaucoup plus sincères, malgré la pénurie des ressources, que les retentissantes adhésions au christianisme réformé, déterminées le plus souvent par la vénalité ou l’ambition.
J’avais appris dès mon arrivée à Naïni-Tal, que les Franciscains avaient érigé une maison d’éducation qui est aussi un sanatorium, sur ces magni-