Page:Jules Bois - Visions de l'Inde.djvu/190

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
176
VISIONS DE L’INDE

livres emphatiques de l’Orient, dans ses paysages et dans les âmes troublantes et compliquées, le vrai et le beau, alors qu’il ne s’y trouve qu’une ivresse suivie de dépression et de remords. Et tu n’as rencontré ni la certitude, ni le bonheur, ni l’art suprême.

« Un grand dégoût de toutes choses te vint d’avoir voulu respirer toutes choses à la fois. Le dieu Pan est un faux dieu. Devant l’autel de cette Vierge, dans cette église presque nue, te voilà ému et apaisé comme devant la solution d’un problème cherché longtemps. La plus maladroite évocation de la Bonté a suffi pour t’expliquer la vanité des précédents efforts et te faire entrevoir une nouvelle voie. La nature et l’homme, enivrés de leur luxuriance et de leur orgueil, valent peu ; et cette Inde païenne qui croule dans la misère et l’ignominie le prouve assez.

« C’est l’idéal unique — et non les dieux innombrables — c’est la simplicité de l’âme — et non la subtilité toute proche du vertige et du délire, — c’est le travail patient et méthodique, — non l’exaltation factice, fleur vénéneuse du rêve oisif — qui conduisent à cette paix intérieure et à cette force féconde par lesquelles l’homme est grandi et l’univers transformé ! »