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Page:Jules Bois - Visions de l'Inde.djvu/204

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VISIONS DE L’INDE

lande de rhododendron, et le faon, peu farouche, avait pris la place du disparu. Je le vis allonger ses jambes grêles sur la peau de tigre, et, très doux, fermer les yeux pour s’endormir…


X

Avec les Léopards.

Je m’entendis appeler ; je retournai vers l’ingénieur, qui était debout, rafraîchi par la sieste. Il souriait ; les « boys », derrière nous, attendaient, avec les chevaux qu’ils avaient rattrapés dans la montagne.

Il me proposa de descendre par un autre chemin de lui connu et qui conduisait à Naini-Tal directement. J’étais si abasourdi par les prestiges du Mahatma, si hypnotisé par sa parole grave, douce, qui soulevait des voiles et des voiles sur des horizons endormis en moi, si déconcerté par sa façon d’allumer le feu avec des paroles et de disparaître, que j’acceptai cette fatigue nouvelle supérieure à mes forces. Je m’arrachai au sublime spectacle des glaciers, et je suivis l’Anglais alerte, qui dévalait le long de la pente neigeuse où, peu à peu, les dangers nous cernent. J’enfonce jusqu’à mi-