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VISIONS DE L’INDE

en un couple de poissons qui se tordent… Les pétales qui s’effeuillent pourraient bien être des papillons chimériques. Cette tombe d’un homme est l’apothéose de la Fleur…


II

Deux Anglais causent…

Mon Anglais a soif, après ces longues promenades ; et, comme il ne saurait rentrer si tôt à l’hôtel, il trouve l’opportunité de nous faire convier tous deux par un industriel sur notre route au « wisky and soda » et au cigare.

Nous nous sommes arrêtés à une usine de coton. Nous traversons d’abord les ateliers où de douces filles trient des filaments ; elles font leur ouvrage avec plaisir, sourient de ce sourire résigné où il y a du printemps néanmoins et qui me paraît spécial à l’Inde. Le « home » de notre hôte est d’une simplicité ultra rustique. Ses mains sont noires, sa blouse est sordide, son museau volontaire saillit sous l’éteignoir de son casque colonial. Depuis vingt ans qu’il habite dans Agra, il amassa péniblement roupie sur roupie, mais son cœur de commerçant n’a jamais pu communier avec les beautés