Page:Jules Bois - Visions de l'Inde.djvu/224

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
210
VISIONS DE L’INDE

du mounchi ; il tâte avec sa canne la tombe magnifique, où il s’est prosaïquement assis, et, jetant un regard circulaire sur cette architecture de rêve :

« Oh ! dit-il avec flegme, voilà un endroit excellent pour les garden-parties. »


IV

Le Fort et le Palais des Mongols.

« Celui qui n’a pas vu Agra n’a pas étreint tout le bonheur ! » dit le proverbe anglo-indien. Et, en effet, il me semble aujourd’hui que mon âme s’est agrandie, calmée au contact de ces beautés altières, alors que les complexités et le délire hindous réveillèrent dans mes nerfs les ancêtres barbares et nonchalants, les rêves monstrueux, les fièvres et les paresses… Agra, tu es désormais en moi-même comme une femme admirée autant qu’aimée…

Lorsque je visitai les palais et le fort, célèbres entre tous dans l’Inde du Nord, et dont le luxe et la grâce n’ont pas été dépassés même à Delhi, cette impression de femme m’a toujours suivi. C’est qu’ici la guerre et l’amour, la force et la volupté sont vraiment des sœurs. Quelle jeunesse et quelle fraîcheur malgré le temps qui a effacé les peintures