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VISIOINS DE L’INDE

de terre rouge comme ils en ont là-bas, qui ressemble à un minuscule vase à fleurs. Dans l’ouverture du haut, la plus large, il place un peu de cette pâte puissante et noire qui est le tabac populaire ; il s’accroupit sous un arbre, près d’une cendre chaude, autour de laquelle des paysans se sont groupés ; on lui fait passer avec la main un morceau de bois, à moitié rouge, à moitié charbonneux, qu’il place sur son tabac. La conversation est modique. Elle se borne à la distance parcourue, à celle qui reste à parcourir et à quelques vagues impressions sur ma personne.

II

Le Sanyasi sur le chemin.

La première station est insignifiante, la seconde l’est moins. Près d’une sorte d’étable, au bord de la route est assis un sanyasi, un de ces saints de l’Inde que, chez nous, on enfermerait dans un hôpital de fous. À Bénarès et à Muttra ils sont légion; ils forment les ordinaires parasites des palais et des temples.

Celui-là, par exemple, appartient à l’espèce la plus radicale. Il est nu, et, pour me servir des