Page:Jules Bois - Visions de l'Inde.djvu/289

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
275
VISIONS DE L’INDE

En effet, jamais, même du temps du grand Akbar, ne se déployèrent tant de richesses et d’armes. En 1877, lors des cérémonies où Victoria fut proclamée impératrice des Indes, la moitié à peine d’un tel effectif fut rassemblé par lord Lytton.

On a tout fait pour que l’exemple du Transvaal et du Cap ne devint pas contagieux. Surtout il était nécessaire que la terrible révolte de 1857 renonçât définitivement à renaître des ruines que les Anglais ont accumulées sur elle. Delhi, — où Victoria et son fils Edouard ont été, à vingt-cinq ans de distance, salués les maîtres de l’Inde, — fut le centre de la plus formidable conspiration ; et la Grande-Bretagne, lorsqu’une poignée de cipayes révoltés rétablit dans l’antique capitale la puissance du Grand Mongol, pensa perdre avec Delhi toute la péninsule. Quand il fallut reprendre cette ville, « la perle du Punjab », les soldats de la reine durent la reconquérir rue par rue, maison par maison, étage par étage, au prix d’une lutte acharnée. Même dans le camp triomphal installé par le nouveau vice-roi, une pyramide, non loin des « Télégraph and post Offices », témoigne des résultats formidables et sanglants de cette rébellion.


Hélas ! je connais ce puéril et charmant peuple de l’Inde. Comme il dut se réjouir naïvement,