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VISIONS DE L’INDE

esclave ottoman, le fameux Kutb-Ed-Din, égorgèrent le rajah imprudent, qui fut le dernier de sa dynastie, et en fondèrent une nouvelle qui n’eut pas un plus heureux sort.

L’aventurier turc et sa race élevèrent la tour célèbre, le Kétub, et cette mosquée proche du pilier d’airain. Construite autrefois avec des ruines, celle-ci est émiettée aujourd’hui en ruines de ruines… La triple colonnade, encore survivante, est magnifiquement absurde. Elle fut édifiée avec des morceaux de vieux piliers, débris de temples bouddhiques et védantiques ; le travail patient, compliqué, idolâtrique de ses fragments superposés jure avec les galeries rectangulaires, les files géométriques de l’art musulman. On y discerne encore des éléphants, des singes, des processions de rois, des figures extraordinaires de dieux, que le marteau de ces iconoclastes et le poing rude du pire destructeur, le temps, n’ont pu complètement anéantir…

VI

Les fils du dernier empereur Mongol se rendent et périssent près du mausolée de leur ancêtre.

En retournant àShajahanabad, la cité nouvelle, il