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VISIONS DE L’INDE

— formidables pour l’imagination surtout, hypnotiques, que brandirent les héros du Ramayana. N’importe, ces ferrailles furent teintes d’un sang généreux et je les aurais aimées si elles avaient servi à l’indépendance de la nation. Non, elles ne furent que les instruments atroces des haines fratricides, maniées par des sectes jalouses, qui, les unes les autres, se sont exterminées : Mahométans, Hindous, Sicks, pris dans le vertige du fanatisme, servant les plans des envahisseurs…

IV

Le diamant le plus précieux de la terre.

La tombe du maharajah Ranjit Singh me charme bien autrement. J’y respire l’âme de la vieille Inde, sentimentale et religieuse. Ici, à Lahore comme dans Amritsar, ce qui me frappe le plus c’est le culte du Livre tout proche du culte de la mort.

La belle tombe avec ses lotus de marbre fleurit orgueilleusement. Là est enseveli l’audacieux guerrier qui força Shah Sujah à donner le célèbre diamant Koh-I-Nour qui depuis devint une propriété de la reine impératrice Victoria.

Ce diamant, dit-on, fut trouvé dans les mines de Golconde et devint un des ornements de Rajah