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VISIONS DE L’INDE

avec précaution les carpettes, inspecte les vêtements, fouille les armoires. — Le cobra ne vous attaquera pas. Mais, si vous le touchez, vous êtes perdu. Alors il se dresse, gonfle son cou et frappe… C’est incurable et instantané.

Nous cherchons vainement, La petite maison, le « bungalow » est d’ailleurs presque vide, facile à sonder avec si peu de tentures et de meubles. Rien. Je finis par me tranquiliser. Je sais que Rozian, quoique musulman, aime boire, pour la modeste somme de deux annas, à peu près quatre sous, une liqueur parfumée où il y a du sucre de canne, des extraits de fleurs et de l’opium… Sans doute, une hallucination l’a trompé. Je me recouche et je le renvoie sous la véranda.

II

Je pardonne au cobra.

… Mais, dans la ténèbre — est-ce mon imagination qui travaille ? — il me semble que quelque chose de vivant, de mou, se déplace avec un pas de fantôme, un glissement de voleur. J’écoute, j’ai peur — oui, j’avoue que j’ai eu atrocement peur — car maintenant un murmure se joint au premier

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