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VISIONS DE L’INDE

tement. Une note comique, c’est l’intrusion du mobilier anglais, une glace au bois sec et maigre tout à coup collée sur un mur, des fauteuils qui détonnent sur ces merveilleux tapis iraniens où il convient de s’accroupir. Et les lampes à suspension, les lustres à pendeloques envahissent de grossier clinquant ces chambres orientales si riches dans leur subtilité !

IV

Apollon et Bouddha.

Devant la magnifique villa du colonel-commissionner, des fragments de sculptures gisent, récemment extraits par les fouilles ; leur beauté correcte, intense, recueillie m’étonne. Ils figurent des Bouddhas assis et méditants ou, debout, dans l’attitude de l’enseignement et du prêche[1].

Que les yeux soient ouverts ou clos, je comprends que la vie intérieure rayonne ici, — non plus le délire, l’ivresse, la multiplication des bras agitant

  1. En effet, avant d’avoir été, sous les Afghans, la troisième grande université musulmane après la Mecque et Boukkara, Peshawour, il y a vingt siècles, appartint au Bouddhisme avec cette ferveur impétueuse qui la caractérise, sous le nom de « Pourouch apoura » (la cité de l’Homme-Dieu).