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VISIONS DE L’INDE

des coupes ou des glaives, des jambes lourdes de bracelets et contractées par les danses, comme dans les pagodes brahmaniques. Mon hôte m’explique obligeamment que je vois, en ces précieux débris, les traces d’une période que l’on peut appeler « gréco-bouddhique ». Elle sut réunir la beauté plastique de nos pères, les Hellènes, avec cette flamme toute spirituelle dont le grand Gautama illuminait son enveloppe de chair.

Inde prestigieuse, innombrable ! creuset de toutes les idées, de toutes les formes, voilà que devant ces pierres mutilées j’entends un de tes conseils les plus sages, celui de concilier enfin Apollon et Bouddha, c’est-à-dire l’impeccable aspect du corps et de la matière, eux aussi œuvres divines, avec les effulgescences de l’esprit et du cœur, par lesquelles le Sublime descend.

V

L’Encrier belliqueux.

Je décidai de prendre le petit train qui véhicule de ce poste avancé, Peshawour, au Khyber Pass, une seule fois par semaine. C’était le 5 avril, ainsi que le témoigne le permis qui me fut délivré par le