Page:Jules Bois - Visions de l'Inde.djvu/418

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
404
VISIONS DE L’INDE

II

« Le jeune homme de Manchester en voyage. »

Dans ses « Lettres de marque », Rudyard Kipling a décrit avec sa pittoresques ironie le type le plus commun du voyageur anglo-saxon. Moi aussi, je l’ai rencontré sur ma route, ce « jeune homme de Manchester » brutal, superficiel, important, acheteur de pacotilles…

Ce globe-trotter traversait Bombay, — tous les chemins conduisent à Manchester, — pour retrouver son home à Christmas. Il venait de parcourir l’Amérique, la Nouvelle-Zélande et l’Austrahe. S’apercevant qu’il avait huit jours à « perdre » à Bombay, il conçut le modeste projet de « faire l’Inde ».

À son retour, il explique qu’il s’est beaucoup plu à Agra, que Delhi l’a intéressé, et, profanation suprême, qu’il s’est bien amusé au Taj ! Il va ainsi dans la vie et sur la terre, se plaisant à toutes choses, parce qu’il est satisfait de lui-même. Avec une étincelante originalité, il remarqua que l’Inde est un « grand pays » et qu’on y trouve maintes fois l’occasion de faire des achats. À vrai dire, ce jeune homme fut la proie toute désignée des mar-